alain testart

 

livres

 
 

 

 

 

feuilleter le livre

 

 

 

pdftélécharger
la quatrième
de couverture :

 

 

 

 

 

2018

 

 

L'institution de l'esclavage

Une approche mondiale

 

Paris : Gallimard, 384 pages

 

ISBN 9782070196883

 

 

   Résumé :

L’institution de l’esclavage est une reprise complétée et actualisée d’un ouvrage qu’Alain Testart, décédé en 2013, avait publié sous le titre L’esclave, la dette et le pouvoir, en 2001, aux éditions Errance.

 

La définition de l’esclave a toujours été incertaine et le statut de ce que l’on met sous ce nom a beaucoup changé selon les temps et les lieux. Mais il reste toujours un exclu :exclu de la cité dans les sociétés antiques, exclu de la parenté dans les sociétés lignagères, exclu en tant que sujet dans les sociétés monarchiques. C’est l’exclusion d’une des relations sociales tenues pour fondamentales par la société qui distingue l’esclave des autres formes de dépendance et d’asservissement.

 

Sous l’esclavage, gît donc la question du pouvoir. Il y a, pour l’auteur, un lien direct entre l’esclavage et l’émergence de l’État, qui s’arroge le monopole des esclaves, vis-à-vis des pouvoirs concurrents, de tout ordre, économique ou non. D’où la constatation, bien documentée, que c’est dans les sociétés les moins centralisées et les moins hiérarchisées, en principe les moins oppressives, que se rencontre la pire condition de l’esclave. Et l’inverse : c’est dans les sociétés les plus autoritaires et despotiques que la condition de l’esclave semble la moins défavorable.

 

Alain Testart est un des rares anthropologues qui disposent d’une culture aussi étendue, largement comparative. Cette nouvelle édition, établie par sa collaboratrice, Valérie Lécrivain, ajoute à l’ancienne un article inédit qui permet de préciser les thèses de l’auteur. Elle fait de ce livre d’il y a plus de quinze ans un livre neuf, plus adapté aux connaissances et aux sensibilités contemporaines.

 ************

Quelques textes d'Alain Testart cités dans le livre :

Compte rendu de Leland Donald Aboriginalslavery on the Northwest Coast of NorthAmerica. Berkeley, Los Angeles, Londres  :University of CaliforniaPress 1997. L'Homme 147  : 273-276.

Compte rendu de Viau, R. 1997 Enfants du néant et mangeurs d'âmes : Guerre, culture et société en Iroquoisie ancienne. L'Homme 152 : 191-3.1999 Argument. L'Homme (numéro spécial "Esclaves et sauvage") 152 : 191-3.

Compte rendu de "War and slavery in Sudan" de JokMadutJok. L'homme 162 : 314-315.

************

 

 

 

Au scepticisme post-moderne qui a envahi les sciences sociales, le livre d’Alain Testart fait exception. L’auteur y a rassemblé une série d’articles qu’il a consacrés aux fondements de l’esclavage, dans la perspective de l’ethnologie comparée. Projet qui se déploie selon une rigueur durkheimienne: définition juridique de l’institution, traits fondamentaux de l’esclavage et relations avec d’autres phénomènes proches, comme la mise en gage d’une personne ou le prix de la fiancée. Les matériaux utilisés proviennent des sociétés primitives ; aussi la traite des Noirs ne fait-elle pas partie de sa réflexion, même si des allusions à ce phénomène moderne sont inévitables.

Carmen Bernand, Études rurales 2002, 161-162.

 

Alain Testart nous livre ici un précieux ouvrage (…) quiinterrogent le phénomène de l’asservissement à travers le monde et les époques autour de deux pôles distincts : l’esclavage et la mise en gage. Ce travail anthropologique novateur, qui se révèle un outil décisif pour tous ceux s’intéressant à ces questions, repose sur une définition exigeante des concepts et un comparatisme résolu acquis par l’analyse juridique, que l’auteur souhaite ériger au même rang de scientificité que les mathématiques pour le physicien. Une telle ambition pourra agacer par son postulat de science exacte, et le choix d’un vocabulaire tel que « principe », « loi », « institution », [et] laisser sceptique les chantres du relativisme social. Mais, Alain Testart s’en justifie par un recours exclusif et critique à la bibliographie et, surtout, par la constitution de bases de données mondiales qui lui permettent d’accéder à ce qu’il considère comme une véritable analyse sociologique (...). L’ouvrage d’Alain Testart est stimulant et, sans jamais prétendre épuiser le sujet, ouvre des perspectives inédites et parfois audacieuses quant aux implications sociologiques des multiples formes d’aliénation dans les sociétés humaines. »

Gilles Holder, L’Homme, 2003, 167-168.

 

L’auteur approfondit le très complexe « esclavage pour dette » (…). Cette tentative s’avère intéressante dans la mesure où elle permet de mieux faire émerger « l’importance et la signification de l’esclavage pour dettes », forme fondamentale de « l’esclavage interne », spécificité, dit l’auteur, de l’esclavage en général. Il nous apprend, au fond, que cette forme toute particulière d’esclavage n’a pratiquement pas fait l’objet d’études, occultée par la dimension « ressource guerrière » de l’esclavage. Et pourtant, toutes les aires culturelles sont concernées par ce mode d’asservissement résultant d’une situation d’insolvabilité de l’individu.

Jean-Claude Lavaud, Anthropologie et Sociétés, 2003, 27-3.

************

   

haut de page

retour à l'accueil

 

Textes et contenu rédactionnel : Alain Testart