Traité systématique des
systèmes de parenté (terminologies) d’Australie. Le
traitement très formalisé (et axiomatisé) en rend la lecture
difficile mais assure sa cohérence et permet de déconstruire
un certain nombre d’idées fausses. Sa conclusion principale
est que ces systèmes, très différents, dont certains uniques
à l’Australie, ne sont que des variantes plus ou moins
complexifiées d’un même modèle qui fait jouer le même rôle
formel à trois rapports de parenté :
- au rapport père-fils ;
- au rapport mère-fille ;
- au rapport affinal
époux-épouse.
Il en résulte que
l’aspect lignager (ou unilinéaire) n’est jamais fondamental
en Australie : tout est bâti en symétrie, y compris les
rapports entre générations.
C’est aussi ce que l’on
peut déduire également de ce fait unique en Australie : il
existe une identification systématique entre grands-parents
et petits enfants (ce caractère reste limité dans les
systèmes dravidiens, en Inde).
Les termes de parenté
australiens ne se développent pas en un temps qui serait
infini ; au contraire, il est cyclique, se ramène toujours à
quatre temps (et seulement quatre termes de parenté dans une
même ligne), sinon à deux. Ce phénomène de réversibilité du
temps (qui fait dans certains cas extrêmes qu’un homme
s’adresse par le même terme de parenté à son fils et à son
père) est fondamental dans tous ces systèmes – ce qui doit
être mis en relation avec la croyance religieuse que tout
est déjà donné de toute éternité dans le Dreamtime, le
« Temps du Rêve ». Ce seul phénomène suffit d’ailleurs à
expliquer le mariage des cousins croisés.
Il est clair que tout le
livre constitue une réfutation de la thèse structuraliste
sur la parenté : ce n’est pas l’alliance qui est
fondamentale en Australie. Mais ce n’est pas non plus
l’unilinéarité ou le lignage. C’est la possibilité que l’on
puisse interchanger alliance, patrilinéarité et
matrilinéarité.
|